Lucien Cerise face aux 35 heures de garde à vue de Bertrand Scholler
9 janvier 11:34, par ProtégeonslaPalestine Contrairement aux élections et à la représentation parlementaire qui s’avèrent êtres des instances de validation élitaire, la liberté de conscience et d’opinion qui génèrent la liberté d’expression, sont le refuge unique et ultime du pouvoir démocratique : le sommet peut contrôler les urnes, contourner le débat parlementaire, mais n’a aucune prise sur la liberté de parole. Hormis par des assauts de terreur policière et judiciaire.
L’erreur communément répandue consiste à penser que la liberté d’expression est un droit individuel, alors que c’est la réalité pratique de la démocratie qui se joue à travers elle. Confisquer et terroriser l’expression a des implications en termes de régime politique, interroge le mode de gouvernance.
En écoutant Lucien Cerise et monsieur Toutlemonde défendre la liberté d’expression, je m’aperçois que ceux qui répriment la liberté d’expression croient au gouvernement de la parole, car ils savent pertinemment que ce gouvernement de la parole est le véritable lieu d’exercice de la démocratie. La souveraineté populaire réside exclusivement et ultimement dans le magistère des mots et le gouvernement de parole, à savoir dans l’auto-représentation sans médiation.
En permettant cette absence de médiation entre le citoyen et la cité, entre l’idéal et sa traduction pratique, la liberté d’expression rend obsolète, nulle et non avenue l’existence des médias, qui se prévalent d’être des passeurs de faits instantanés : la liberté d’expression est donc ce pouvoir démocratique qui déshabille l’état de ses prétentions à la domination et le rappelle à son rôle d’exécutant de la volonté populaire, tout en rendant redondant le relais médiatique.
Voilà pourquoi les médias se rangent du côté de la répression de la liberté d’expression, et ne manquent de qualitificatifs orduriers pour la désigner : « extrême-droite », « catholique intégriste », « groupuscule néo-nazi », « cercles fascistes »,
« complosphère ». Cette polysémie malhonnête n’a d’autre but, pour un État et son allié objectif le média, que de dresser le procès du verbe populaire, donc d’entraver la démocratie pour son bénéfice : le Système médiatico-politique ne survivrait pas dans un régime de libre expression démocratique.