Pour cacher les exactions des djihadistes, les médias focalisent sur la prison d’Assad
12 décembre 2024 00:43, par Michel Mertz
Je trouve des similitudes troublantes entre la couverture de ce qui se passe en Syrie et ce qui avait été dit en 1975 de la "libération" du Cambodge par les Khmers rouges, célébrée à l’époque par "Le Monde" entre autres. On se souvient de ce qui s’en était suivi : génocide, millions de morts... Et bien des années après, un mea culpa minimal, du bout des lèvres. En observant la couverture médiatique hallucinante, reprise sans le moindre esprit critique des éléments de langage israéliens, je rêve du jour où nos journalopes devront à leur tour confesser qu’ils s’étaient un peu emballés en célébrant les "égorgeurs modérés" qui ont fait fuir le "boucher" (en fait patriote résistant) Bachar...
Par ailleurs, petit exercice de sociologie pratique... Désespérant de voir à quel point il est facile de manipuler les masses dans ces situations. Une collègue de travail : "Mais les habitants ont l’air vraiment heureux de voir Bachar renversé !" Comme si ceux, peut-être majoritaires, qui pensent l’inverse avaient la liberté de le dire publiquement, au milieu des djihadistes et de leurs partisans. Quel serait leur sort une fois les caméras éteintes ? Que de naïveté...