Article très intéressant.
La pandémie — de confinement — a été une formidable opportunité pour les disciplines psychiatrique et psychologique, pour soigner leurs parts de marché, et leur image, l’adolescent ou le jeune adulte ne supportant pas l’isolement, avec lui-même, ayant été probablement une des proies les plus dociles de ces dernières années.
Se joint à cette opération publicitaire sur la santé mentale, ce courant qui paraît venir de la base depuis quelques années, en particulier chez les Anglo-Saxons, où nombre de jeunes personnes s’autodiagnostiquent, notamment en se plaçant dans le spectre autistique, ou en se reconnaissant dans le TDAH — ironique, après les problèmes de surdiagnostic par les professionnels. Ce phénomène est devenu si répandu sur Internet, qu’il semble virtuellement impossible de faire le tri entre les diagnostiqués et les autodiagnostiqués en bien des endroits, certains forums interdisant maintenant les critiques contre l’autodiagnostic.
Et comme dans tout mouvement de ce genre, une nouvelle terminologie s’est fait jour, et achève d’établir une différenciation revendiquée, mais qui semble malsaine… voilà que maintenant certains neurodivergents regardent de travers les neurotypiques, et l’ordre établi par les normies.
Et pour répondre à certains commentaires, sans nier la souffrance humaine par manque de moyens, la psychiatrie n’est ni pauvre ni parente de la Médecine ; c’est une discipline qui a parasité la Médecine, et qui vit des symptomatologies qui n’ont pas trouvé leur spécialité médicale, ou qui ne sont que le contrecoup d’une société malade.
Il n’y a rien à attendre d’une discipline qui n’est pas scientifique, et qui de l’aveu même de ceux qui la façonnent, vous colle un trouble en 5 minutes chrono :
« Des études en sciences cognitives ont montré que les cliniciens arrivent typiquement à une conclusion diagnostique dans les 5 premières minutes de leur rencontre avec le patient, et passent ensuite le reste du temps d’évaluation à interpréter (et souvent à interpréter faussement) les informations relevées, à travers le filtre de leurs a priori. »
Source : DSM-5 : Diagnostics différentiels (2016)