Il fait partie, comme Soral, de cette génération qui aura passé sa décennie formatrice (15-25 ans) pendant les années 70, et qui en sera restée marquée à vie. Certains d’ailleurs l’opposent à Thierry ROLLAND, qui lui sera devenu adulte dans les décennies précédentes, plus proches de la guerre, plus franchouillardes.
Mais les années 70... Même quand la maturité te fait reconnaître par la suite les errements de cette période, il semblerait qu’il t’en reste quelque chose, comme un ovni qui se serait posé (avec tout son sordide), et serait assez vite reparti... sorte de météore difficile à oublier..
Oui il avait une tendance gauchiste, mais pas façon woke comme aujourd’hui je pense. D’ailleurs, sa préférence pour l’Amérique du Sud ne peut pas le rendre totalement compatible avec l’anti-patriotisme de notre époque. La "passion" des stades sud-américains est indissociable d’un chauvinisme identitaire exacerbé, et ça il devait le savoir.
Dommage cependant qu’un français ait besoin de s’imaginer argentin pour s’autoriser des états d’âme qu’il s’interdit par ailleurs dans son propre pays...
Bref, je n’ai jamais trouvé que c’était une figure inspirante dans son domaine, et son aura de "liberté d’être de gauche" fait forcément sourire, mais il est à classer quand même dans cette catégorie mystérieuse des nostalgiques, de ceux qui n’ont pas su passer la digue, et cela constitue au moins un rempart à notre époque de renégats, d’apostats et de cuistres.