Paupérisation : les Français se plaignent mais ne se révoltent pas, ils s’adaptent
27 avril 2024 10:22, par PhilippeIl n’y a pas que des râleurs en France, il y en a aussi qui agissent ou essaient d’agir mais qui finissent pas se décourager.
En ce qui me concerne j’ai participé à 20 manifs Gilets jaunes à Bordeaux, dont certaines très très chaudes. J’ai souvent été présent sur le rond-point principal de ma petite ville. J’ai participé à deux manifs contre le laissez-passer vaccinal à Bayonne. J’ai refusé de me faire vacciner et donc subi les privations diverses et variées inhérentes à mon crime. J’ai refusé de porter le masque sur mon lieu de travail avec agressions verbales répétées de la part de certains collègues et silence coupable des autres. J’ai fait dix jours de grève et cinq manifs contre la réforme des retraites à Bordeaux avec, à la clef, 1000 euros de perte de salaire.
Je n’ai pas pour autant le sentiment d’être un héros, jamais je n’ai risqué ma vie. Je ne parle pas ici de Verdun ou de la Semaine Sanglante de 1871 mais de trucs pratiquement sans aucun danger, à la portée de nous tous.
Alors quand je lis certains commentaires ici, qui parlent de grève générale, de révolution ou de burnes, je suis dubitatif. Faire ce que j’ai fait et que d’autres, trop peu nombreux, ont fait, ne demandait aucun courage particulier, juste de la détermination. Et pourtant nous fumes, à chaque fois, une minorité face à l’écrasante majorité de ceux qui se contentent effectivement de se plaindre sans jamais rien faire de concret. Ou bien qui se donnent bonne conscience en allant voter une fois tous les cinq ans, en pensant qu’il ont effectué un acte subversif qui va mettre le fameux système cul par dessus tête (cf. Meloni en Italie ou bien Tsipras en Grèce à une autre époque). Ou bien, les pires de tous, ceux qui, ne bougeant jamais leur derrière, se permettent de se moquer de ceux qui essaient de faire quelque chose. Il y en a quelques uns ici aussi, malheureusement.
Les masses ont des mentalités d’esclaves et sont prêtes à endurer toutes les humiliations pour sauvegarder un confort, même relatif, c’est une constante et ce n’es pas prêt de changer, surtout dans nos sociétés occidentales riches, anesthésiées par un confort matériel obcène et inédit dans l’Histoire de l’humanité.
Nous mourrons étouffés par notre vomi.