Les israéliens ont réussi à faire ce qu’ils voulaient faire depuis les années 70, c’est-à-dire : islamiser la résistance palestinienne, qui était jadis, exclusivement socialo-marxiste, donc jouissant d’un fort soutien international, particulièrement au sein de la jeunesse occidentale. C’était l’époque de l’image romantique du héros fedayin au keffieh qui luttait contre l’impérialisme. Le fait de l’avoir radicalisé par la religion à permis de fermer la porte à la vision universaliste et humaniste de la résistance. L’image moins glamour et rédhibitoire du barbu au couteau a fini par faire fuir les gauchos occidentaux, qu’ils soient prolétaires ou petits-bourgeois. Cette défiance a contribué à restreindre l’adhésion de la jeunesse occidentale au détriment du mouvement de résistance palestinienne, qui navigue désormais sous le pavillon islamiste. La religion est au communisme ce que l’huile est à l’eau, ces deux-là ne se mélangent pas.
Le "11 septembre 2001" achevant le travail de diabolisation de l’islam politique. Cet attentat comme tant d’autres par la suite vont provoquer un réflexe pavlovien d’hostilité épidermique. Il ne restait plus qu’à l’identifier à la résistance palestinienne, comme ce fut le cas en amalgamant Oussama Ben Laden et Yasser Arafat sur les pancartes de manifestants pro-Netanyahou et portant la mention (de mauvais goût rappelant les"twin towers") the twins (les jumeaux). Avant d’être assassiner, Yitzhak Rabin était caricaturé en officier SS sur des pancartes par les même pro-Netanyahou. Aujourd’hui, la même ficelle est utilisée par le même Netanyahou, mais c’est le Hamas cette fois-ci, qui est amalgamé à ISIS/DAESH, grotesque rapprochement pour qui connaît l’opposition entre les deux mouvances.
Hamas et ISIS, deux groupes islamistes dont l’émergence doit beaucoup aux efforts conjugués de Netanyahou et du Mossad.