Lorsque j’entends Depardieu et les témoignages sur sa drague lourdingue, je repense à ce livre de Jean-louis Flandrin, lu il y a longtemps : LES AMOURS PAYSANNES : amour et sexualité dans les campagnes de l’ancienne France (XVIe-XIXe siècle).
Un passage avait retenu mon attention, celui qui décrit la technique d’approche du paysan : il approche la paysanne qui lui plaît, lui pince la fesse, lui dit qu’elle est ben jolie, l’empoigne par le bras, l’emmène à l’écart des festivités du village et l’allonge dans le foin... Le consentement verbal de la gueuse n’était pas un pré-requis et pourtant, cette sexualité paysanne n’était pas considérée comme violente ni contraire à la civilisation.
Et bien le Depardieu de Châteauroux, au cœur de la France, est ce manant du XVIIème siècle à la sexualité frustre et au langage animalier, qui méconnaît totalement les civilités de l’amour courtois. Cet homme est un voyageur dans le temps, lourd comme un mur de briques, sans poésie, mais je ne vois aucune malice dans cette forme de virilité.
D’autant qu’après s’être entendu dire "non" une fois, il ne harcèle pas la femme, ne force pas sa présence, et ne glisse aucune drogue dans son verre. On peut donc reprocher au gueux Depardieu d’être un malotru crotté, mais pas un violeur. Cet afflux soudain de plaintes extrêmement tardives est suspect.