Le Sud-Soudan devient officiellement souverain
10 juillet 2011 08:16, par Semper FidelisCelle là, le pouvoir de Khartoum l’a bien cherché...
"Autant en emporte le Soudan 21/01/2011 à 16h:32 Par Mo Ibrahim
Pour Mo Ibrahim, le Sud doit se séparer du Nors de façon pacifique. Pour Mo Ibrahim, le Sud doit se séparer du Nors de façon pacifique. © Fondation Mo Ibrahim
La partition pourrait être fatale au régime de Khartoum. Pour survivre, il doit faire son autocritique, estime Mo Ibrahim, l’ex-homme d’affaires à la tête d’une fondation qui porte son nom.
Un soir, il y a une quarantaine d’années, un Nord-Soudanais plutôt progressiste donnait une conférence à Khartoum. Il dissertait sur les problèmes que posait le sous-développement chronique du Sud-Soudan et sur la nécessité de renforcer le sentiment de fraternité entre les Soudanais, si nous voulions nous construire en tant que nation. Un Sud-Soudanais s’est alors levé et a ramené tout le monde à la réalité. « Tout cela, c’est très bien, s’est-il exclamé. Mais m’autoriseriez-vous à épouser votre sœur ? » Quarante ans plus tard, les préjugés auxquels cet homme faisait allusion existent toujours. […]
Le Soudan a été un véritable laboratoire. Nous pensions que si le plus grand pays du continent, qui jouxte le Sahara aussi bien que le Congo, qui réunit autant de religions, de cultures et d’ethnies, était capable de construire un État prospère et en paix, alors toute l’Afrique le pourrait ! Mais le fait que nous ayons échoué sonne comme un avertissement pour tous les Africains. […] L’effondrement du Soudan ne sera pas sans conséquence.
Aujourd’hui, Khartoum donne une apparence de normalité, de modernité et de relative aisance. Rien à voir avec le reste du pays : le manque d’investissement, le sous-développement et le fait que des pans entiers de la population ont été exclus de la vie politique ont renforcé les identités locales. Nous n’avons pas nourri ce sentiment de fraternité et d’unité, bien au contraire. Depuis l’indépendance, la manière dont le Soudan a été gouverné a empêché l’émergence d’un but commun à tous les Soudanais. Le régime du président Omar el-Béchir a aggravé le problème en cherchant le pouvoir absolu et en réprimant la contestation. Résultat : des guerres civiles dans le Sud, dans l’Est et au Darfour, dans l’Ouest. Notre pays a été déchiré en lambeaux.
L’issue du référendum ne fait pas de doute et la partition est aujourd’hui inévitable. Le moins que l’on puisse faire, c’est de se séparer pacifiquement et à l’amiable. (...)"