La femme protestante classique n’est généralement pas très féminine, elle ne cherche pas à être belle, elle ne cherche pas à embellir son monde. Sous prétexte de combattre la vanité, elle est excessivement austère et elle néglige tout un aspect de son rôle et de sa nature féminine. Les protestants ne reconnaissent pas la Vierge Marie, donc ils ne reconnaissent pas la profondeur et la grandeur du rôle de la femme, qui est traditionnellement méprisé - rôle déjà intrinsèquement ingrat. Le féminisme a prospéré en milieu protestant en réaction à cette humiliation (un peu comme la lutte des classes qui est une réaction à l’humiliation des pauvres, c’est une mauvaise réponse - instrumentalisée - à de vrais problèmes). Paradoxalement, on a pensé que le féminisme prenait moins vite dans les pays restés plus catholiques parce que le joug masculin y était plus dur (et parce que le féminisme était condamné par l’église), alors que le rôle de la femme y était en général plus respecté, ce qui les encourageait à rester à leur place et à s’en satisfaire - même s’il y a toujours eu des abus, de partout et en tout temps, c’est un peu inhérent à la condition féminine. Généralement les protestants ont aussi un rapport différent à l’argent (le pauvre est un paresseux ou un maudit). Il ont aussi tendance à sacrifier la beauté à la finalité, à privilégier le côté pratique sans fioritures, un peu brut de décoffrage.
A noter que la Française indépendante actuelle n’est pas très féminine non plus, parce qu’elle rejette complètement son rôle maternel, et tout le règne féminin - la perte de la galanterie en est une des conséquences. Et chez les catholiques français il y a la tendance janséniste qui a protestantisé la mentalité, notemment dans les milieux traditionalistes.