Pour avoir échangé avec lui en privé sur Facebook - à l’époque où j’avais encore Facebook - ce type m’avait frappé par sa façon de systématiquement revenir à ses réflexes professoraux quand je lui disais préférer les notions concrètes à celles de "gauche" et de "droite", qui sont celles qui lui tiennent particulièrement à cœur. "Vous jargonnez", "vous êtes confus", etc. Alors qu’il me semblait que les notions de "nationalisme" ou de "libéralisme" étaient des notions infiniment plus précises, plus concrètes, que celles d’une "gauche" non définie, par exemple.
Cet échange, qui a eu lieu quelques mois avant la sortie de Notre joie, a été aussi l’occasion pour moi de confirmer qu’il y a, effectivement, chez lui, une sorte de curiosité - que je pense être superficielle - pour l’animal extrême-droitard ; un peu à l’instar du visiteur du zoo venu observer, en toute sécurité, derrière la vitre blindée, la faune exotique. Et tant qu’il y aura une vitre, il y aura une curiosité.
Tout ça pour dire que ces gens-là - ces Le Bolloc’h, ces Tabibian et autres gauchistes faux cools - n’auraient, de toute façon, pas le courage de débattre face à Soral, même s’ils y étaient autorisés. Et quand bien-même leur curiosité frôlerait l’érotomanie - ce que je n’exclus pas chez Bégaudeau -, la pleutrerie reste un ancrage solide.