Synthèse percutante et inspirée d’un désastre moral et d’une défaite de la conscience, l’analyse de Komnen Becirovic démonte un à un les rouages de la malheureuse stratégie de l’Occident, fondée sur les intérêts de l’Amérique, dans une série d’agressions criminelles enclenchée, en divers lieux significatifs du monde, avec la question du Kossovo.
Au fil de la lecture, on comprend que la glorieuse province serbe apparaît non seulement comme l’objet inédit d’une maudite machination, comme l’occasion cynique d’une mutation de l’Otan en force clairement oppressive, mais aussi, du même coup, comme la pierre d’achoppement sur laquelle l’histoire de l’Occident ne cesse de buter depuis, au moins, la Première guerre mondiale.
Ainsi, la question de la question n’est plus réservée à un peuple : il y a, désormais, aux yeux de l’histoire et du tribunal de l’histoire, une question serbe et, plus particulièrement, kossovienne ; comme il y a, dorénavant, une question irakienne, une question afghane, une question libyenne, et une question palestinienne récurrentes.
Le fait que l’Occident, dont l’oeil se tourne perpétuellement de côté, ne veuille pas, à ce jour, les regarder en face n’enlève rien au fait que ces questions-là existent. Soleil noir de l’Europe et de l’Amérique, ces questions le scrutent et le regardent comme jamais.