Multiples sont les œuvres littéraires à avoir puisé dans l’alchimie et l’hermétisme, une part importante de leur inspiration. Au XIVe siècles, Guillaume de Lorris, puis Jean de Meung composèrent un véritable chef-d’œuvre de la poésie hermétique : le Roman de la Rose ; le Grand Œuvre mystique s’y déroule sous forme symbolique, parallèlement à la quête de la Pierre philosophale. La Divine Comédie a suscité d’infinis commentaires sur l’ésotérisme de Dante. Les œuvres de Rabelais et de Cyrano de Bergerac fourmillent d’allégories hermétiques. Le Faust de Goethe est une véritable somme d’occultisme. Balzac lance son héros, Balthazar Claës, à La Recherche de l’Absolu, Rimbaud se livre à l’Alchimie du verbe, Nerval s’enivre jusqu’à la folie de tous les filtres occultes à la fois ... Cervantès lui-même ce Don Quichotte à la recherche de sa Dulcinée en compagnie de Sancho Panza son parèdre.
Que dire aussi du Grand Meaulnes, le « Grand Œuvre » d’Alain-Fournier, son roman en lequel les corridors secrets le traversent, pleins de chuchotements et de passages étranges, ceux de l’enfance à adolescence où « l’Homme à la découverte de son âme* » suscitée par une jeune femme, telle qu’Yvonne de Galais ou Pénélope pour Ulysse en son voyage intérieur [initiatique] !
« Ce qui pensa, il l’écrivit ;
Ce qu’il écrivit, il le cacha en grande partie,
se taisant ... et parlant à la fois. »
Édouard Schuré, « Les Grands Initiés »
* Carl Gustav Jung