Dire que le dieu des évangiles n’est pas YHWH Yahvé c’est peut-être le cas, car le concept évolue. Le croyant verra bien sûr une continuité de révélations du NOM (Nouvel Ordre Mondial ? Je plaisante). La personne à la démarche plus rationnelle verra une construction.
Si on se base sur les travaux d’un diacre catholique, Francis Lapierre, les évangiles sont construits un peu comme l’Ancienne Alliance avec différentes couches de textes. Des canevas primitifs sont complétés par des textes explicatifs plus tardifs. Des doublets. Il a repéré à partir du vocabulaire sémite et des expressions sémites environ 265 versets dans Marc (complétés par Luc et Matthieu) lesquels pourraient être le canevas primitif d’un évangile de Jérusalem par exemple prêché par le groupe de Jacques frère de Jésus. Jésus apparaît alors plus sémite, direct et viril. Mais cela concerne alors les Juifs de l’époque, de Judée et de Galilée. Par la suite, les Églises grecques ou hébréo grecques ont ajouté des doublets à l’attention d’un public qui ne comprenait pas les choses typiquement hébraïques, d’où des invraisemblances historiques, de coutumes et de lieux. Donc elles ont universalisé les choses. Il est fort possible qu’à l’origine le dieu de cet évangile primitif soit (hélas !) YHWH Yahvé. Lorsqu’on passa dans le monde grec, le dieu devient alors plus universel. Pour Youssef Hindi Jésus, c’est Issa. Mais pour le judéo-chrétien de l’époque, époque qui précède l’écriture grecque des évangiles, Jésus, c’est Yeshu, Yeshua donc "YHWH sauve" ou délivre. Quand on creuse un peu, comment alors enlever YHWH des évangiles ? Cela semble impossible à faire. Il est normal que les gens défendent leurs convictions et croyances en argumentant. Le problème est qu’ils mélangent démarches scientifiques et démarches de foi (celles-ci donnent sens à des événements). Pour ma part, tout ça (les évangiles) sent quand même, le Midrash à plein nez... Mais plus que l’historicité, c’est sans doute le message qui donne sens à l’Histoire qui compte. Comme celui de renverser les tables des marchands du Temple.