La Petite Histoire – Pétain est-il le grand vainqueur de Verdun ?
22 avril 2020 14:12, par Philippe
Dans l’atelier de mon grand-père et de mon arrière grand-père il y avait un portrait photographique de Pétain, pour lequel ils avaient un grand respect et dont ils se souvenaient qu’ils lui devaient beaucoup quant à la condition des soldats. Mon grand-père, caporal au 49ème RI, a connu les attaques meurtrières du chemin des dames et le massacre des régiments de la 36ème division d’infanterie pendant l’offensive Nivelle. On peut citer les exemples du 18ème RI, 800 morts et du 34ème RI qui perdit 1100 hommes entre le 4 et le 8 mai (Craonne, plateau de Californie). Je connais bien cette histoire puisque j’ai été officier de réserve au 34 et qu’un musée a été créé à Mont-de-Marsan, à l’entrée de l’ancienne caserne Bosquet, qui a abrité le 6ème RPIMA (dont Bigeard fut un des chefs de corps).
Cette offensive désastreuse et l’acharnement criminel de l’état major sont grandement à l’origine des mutineries qui débutèrent une semaine plus tard.
Beaucoup d’officiers, surtout supérieurs, avaient un réel mépris pour la vie de leurs hommes, mépris pour le petit peuple ouvrier et paysan qui se faisait hacher menu depuis 1914. Pétain était vu comme celui qui a un peu soulagé le fardeau des Poilus. C’est à tempérer mais c’est vraiment la perception qu’avaient de lui les soldats.
Si j’avais été un ancien Poilu de 14-18, j’aurais été pétainiste sans aucun doute en 1940. Il est très facile d’être résistant et gaulliste 80 ans après et devant un clavier d’ordinateur.
Citation d’Adolf Hitler lui-même, au sujet des soldats français pour lesquels il éprouvait du respect et de l’admiration : "Vous entendez, messieurs, ce que raconte Koch. C’est bien une nouvelle preuve de la thèse que j’ai toujours soutenue, à savoir que les Français sont, après nous, les meilleurs soldats de toute l’Europe". (extrait d’une citation au sujet des combats de Bir Hakeim)
La victoire de 1918 a été une victoire à la Pyrrhus puisqu’elle n’a fait qu’accélérer le déclin de notre pays et aussi de l’Europe, avant le coup de grâce de 1939-1945.