Des Raisins de la colère de John Steinbeck à la misère américaine d’aujourd’hui
3 janvier 2020 12:47, par oiseau migrateur
La vidéo fait un glissement sémantique malhonnête et sournois en substituant le mot "migrant" au terme "émigrant".
Or ce n’est pas du tout la même chose.
Le migrant est un éternel errant, qui de plus n’a rien de commun avec l’endroit où il émigre : ni langue, ni culture, ni "ethnie", ni intérêts, goûts, foi. Ill conpte sur la force collective d’autrui plus que sur la sienne propre. Il est comme un marin de rafiot dégonflé, ou de bateau pirate : en voyage perpétuel, pour un but de rapine ou de travail concurrent.
Le migrant une fois installé ou incrusté (sans l’accord des résidents historiques) s’appelle "immigré". Il reste fidèle à son identité et ne s’assimile (collectivement) jamais ; il ne le peut pas, du moins animiquement.
L’émigrant est une personne décidée à s’installer durablement ailleurs, en processus d’installation. Quand elle est installée elle s’appelle "émigré" (qui garde son identité première souvent non visible, tout en travaillant dans le lieu d’accueil). Elle a un but, un projet, vient refaire sa vie en famille, veut donc s’assimiler et compte en priorité sur ses propres forces.
Dans cette vidéo, l’émigré fait partie du même peuple européen, majoritaire tant dans son lieu de départ que dans son lieu d’accueil.
Le migrant (néologisme à sens précis, visible et vérifié) et l’émigrant sont deux vocables très distincts. Les confondre est inqualifiable.