Si Naulleau avait une once de professionnalisme et d’honnêteté, ayant eu des enfants lui-même de surcroît, il retournerait, au moins par hypothèse intellectuelle, l’affirmation qu’il raconte partout depuis le début :
selon lui, Yann Moix va tellement mal qu’il est évident qu’il a été battu dans sa jeunesse.
Il pourrait retourner la formule : est-ce que Yann a reçu des roustes (tout le monde est d’accord sur ce fait) dans son enfance en raison de son comportement (antérieur aux roustes) ? José Moix, Alexandre et même les deux témoins de Yann dans Paris Match donnent des pistes assez sérieuses à cette hypothèse.
Outre le côté charognard d’aller chercher le témoignage d’une vieille dame de 92 ans,
témoignage peut-êre en partie suggéré-, Naulleau est extrêmement malhonnête dans l’émission de TPMP : il prétend que le témoignage de la mamie confirme le livre de Moix alors qu’au contraire elle dit qu’elle n’a jamais vu de traces de coups sur Yann (les parents étaient "rusés" selon la version disponible dans Paris Match) et qu’un pédiâtre qu’elle connaissait n’avait pas vu de traces de coups non plus (ou alors ce pédiâtre et elle-même ont été coupables de ne pas avoir fait de signalement).
Quant à la nature des roustes, il faut sans doute revenir au propre témoignage de Yann Moix lors de la sortie de Panthéon (avant qu’il ne commence sa psychanalyse) : il n’était pas un enfant battu, il n’a pas été mis au placard mais il a reçu des roustes "disproportionnées" (selon lui). Cela colle avec les témoignages de José,
d’Alexandre et des deux témoins Paris Match.
Cette affaire Moix est une belle illustration de "l’effet Rashomon", un concept intéressant développé assez récemment par des sociologues et communiquants américains, à partir du film de 1950 de Kurosawa du même nom "Rashomon" (la même histoire racontée par quatre témoins différents et située au Moyen Age). Le film était tiré d’une nouvelle de Akutagawa.