« Nous présenterons des solutions écrites formelles quand nous serons prêts, et non en fonction d’une échéance artificielle » disent le anglais.
"Artificielle" ? Mais TOUT dans l’Europe est "artificiel". Elle est le fruit de "traités", donc de "conventions", donc d’accord de volontés. . Elle n’est pas (il faut lutter contre cette erreur) de "nature", de "droit naturel", opposé du droit conventionnel.
Tout le problème est là : si les "conventions, en l’occurrence les traités internationaux, peuvent créer une sorte réalité "institutionnelle", la philosophie du droit occidental finit toujours par poser cette question redoutable : mais cela est-il dans la "nature des choses" ("natura rerum") , donc des européens, des nations, d’Europe ? Les "choses" étant l’homme, les règles sociales, l’état, les relations entre les hommes, entre les états, et les fondements du droit et du pouvoir. Pas rien !
Or le droit moderne est "jusnaturaliste". Il veut quelque chose qui soit "de nature" et non "de convention". Et là, les anglais, le peuple anglais, a tapé dans le mille. Et Johnson a raison. Vous posez une échéance ? Mais d’où la tirez vous ? Des traités ? La volonté du peuple anglais est fondée sur la "nature" du peuple anglais car les nations sont de droit naturel et l’Europe de droit artificiel. . Votre "échéance" et vos traités sont fondés sur du papier. Comme le traité de Westphalie, comme le traité des Pyrénées, le traité de Paris, le traité de Vienne, le traité de Versailles, comme ... le traité de Rome et tout ce qui s’en est suivit, artificiels.
Voir les anglais suivre la même voie que les français de 1789, qui ont fait exploser l’Europe et ses vieux traités avec la notion de droit naturel ("droit de peuples à disposer d’eux -mêmes") c’est assez réjouissant. Les anglais révolutionnaires !