Le Parlement italien autorise le test d’une monnaie parallèle à l’euro
19 juin 2019 21:13, par nicolasjaissonLa fin de l’euro, alors que cette nouvelle monnaie s’appuie sur l’euro qui représente l’essentiel des bons du trésor italiens, dont la BCE maintient les taux à un niveau très faible compte tenu de l’anémie économique du pays et de son surendettement ? On ne peut s’empêcher de penser à la création du "pétro" par Maduro comme moyen de contourner les marchés en émettant des bons du trèsor dans une monnaie collatéralisée par les ressources en pétrole. Salvini fait pareil en émettant une monnaie dont la garantie est indirectement celle de la BCE qui monétise à tour de bras la dette italienne pour permettre aux banques de continuer à fonctionner avec les QE. Cela s’appelle faire jouer l’effet de levier en émettant une nouvelle monnaie qui est en fait basée sur l’ancienne. Et d’ailleurs il s’agit encore et toujours d’une monnaie émise sous forme de dettes puisqu’elle a comme contrepartie les bons d trésor italien et qu’elle est monétisée par les banques sous la forme de crédits et autres instruments de paiement, qui sont destinés à circuler dans l’économie. Salvini fait la pari que la BCE va entériner la fongibilité entre les deux monnaies, et donc reconnaître la nouvelle comme ayant la même valeur que la monnaie européenne. Cela s’appelle faire d’une pierre deux coups, puisque d’une part on démultiplie l’endettement avec un dérivé de l’euro et d’autre part on fait l’économie du risque crédit qui est absorbé par l’euro italien. Mais cela ne change rien au problème fondamental qui est celui d’un modèle économique et social fondé sur la relance par la dette qui est complètement obsolète. Encore une fois, on repousse les solutions au lendemain par un tour de passe-passe. Mais la BCE ne pourra pas rester sans réagir à cette manipulation de l’euro par une monnaie non contrôlée par la BCE qui reste le garant de la dette italienne. Donc exit le refinancement des dettes bancaires italiennes par la BCE qui se résout bon gré mal gré à effacer l’ardoise tous les ans, à la joie des bénéficiaires de la manne bancaire recyclé dans les poches des villes et des entreprises acoquinées avec les banques.La banque centrale italienne en sera quitte pour les racheter au lieu de les faires disparaître dans Target et le passif de la BCE, au risque de faire exploser l’inflation. Tout cela promet des développements intéressants surtout avec une dette italienne qui va devenir non notable et donc impossible à pricer par les marchés faute de savoir si elle est garantie ou non par la BCE.