Lettre du Bienheureux Charles de Foucauld écrit à Laperrine (6 décembre 1915) :
« J’espère que nos affaires marcheront bien sur tous les fronts. Fronts dont le nombre augmente. Quelle barbarie que les massacres d’Arménie : ventes d’esclaves en gros, choix de femmes pour les harems ! Si, après cela, on laisse subsister la Turquie comme État, ce sera une honte pour les Alliés. C’en est déjà une pour les Américains et autres neutres, qui pourraient réprimer ces infamies, et qui se croisent les bras. J’avais cru, en entrant dans la vie religieuse, que j’aurais surtout à conseiller la douceur et l’humilité ; avec le temps, je vois que ce qui manque le plus souvent, c’est la dignité et la fierté ! Je désire ardemment deux choses : que la Turquie cesse d’être un État, qu’elle soit morcelée, divisée entre les États européens, et que l’Allemagne soit mise à merci, perde son unité, n’ait plus les Hohenzollern comme princes, et soit mise hors d’état de nuire. Comme chose secondaire, je désire que nous n’ayons aucune parcelle de la Turquie, de la Terre sainte, ni autre chose. Nous avons assez de notre immense empire colonial : occupons-nous de le faire progresser, prospérer, de le bien administrer, et ne l’accroissons pas. » Sic !