Excès de naïveté sûrement, mais bluffé et très agréablement surpris de voir I. Shamir présenter A. Soral à son lectorat, ainsi que la fameuse Rose des vents politiques.
Les passerelles vont donc dans les deux sens et c’est très bien.
Pour le reste, la vision qu’I. Shamir a de la France est en partie faite de clichés, mais difficile de lui en vouloir, j’ai pensé la même chose que lui au début sur le rôle historiquement avant-gardiste de la France ("Terre de révolutions", bla bla).
Il faut rester détendu et constater que 2018 n’est ni 68, ni 1870, ni 1848, etc. et que ce n’est toujours pas une Révolution, mais au pire un mouvement social, au mieux une insurrection nationale larvée - pour l’instant, 22 décembre 2018 (se reporter ici à l’édifiant et désopilant "100 balles et un mars" des dessins de la semaine d’E&R).
Shamir est un peu trop lyrique quand il parle de "fin de la dystopie". Mais c’est vrai que le mouvement des Gilets jaunes a tracé une ligne rouge et créé, enfin !, ce zénith de panique chez nos élites hydroponiques que fut l’acte IV (les précautions prises pour sauver Macron en disent long sur l’état d’esprit : compagnie de gardes républicains d’élite - garde prétorienne, quoi -, hélico prêt à exfiltrer le Président, etc.).
Pendant quelques semaines, la réalité a dicté sa loi aux médias, qui ont bravement résisté comme ils ont pu, eux qui sont censés la décrire en usant du minimum requis d’adjectifs qualificatifs, mais préfèrent nous la donner en petites tranches roses ou marron, selon l’humeur du pouvoir. Là, il a fallu tout prendre.
Bref, fin de la dystopie, sûrement pas, pas encore, mais fin de l’enfumage et du faire semblant, ça oui.