Muriel Prudhomme : "Le porno peut entraîner des traumatismes qui durent toute la vie"
25 juin 2018 01:10, par écclésiasteLa pornographie est la cause directe de l’organisation sociale. Exploiter les corps est une idiosyncrasie du grand Capital.
La pornographie a au moins cette lucidité de nous éclairer sur notre condition : nous sommes tous des prostitués du système. Notre corps nous le vendons tous.
S’offusquer du sexe quand on vit dans un monde de la prostitution généralisée relève presque de la bêtise et du refoulement. La pornographie est certainement l’expression formelle la moins mensongère sur notre époque, et témoigne à elle seule de la pauvreté et de la fausseté de nos rapports sociaux.
Vous avez peur pour les mœurs de vos enfants peut-être ? Quel dommage ! on les éduque déjà à devenir les tapins bon marché du système... La réalité, c’est que toute intégration économico-sociale demande une certaine souplesse du rectum. Comprendre une morale relative.
Vous avez peur pour vos relations futures peut-être ? dommage d’avoir été dressé à considérer notre corps comme une simple et triviale marchandise que l’on déguise.
En vrai, le sado-masochisme est l’état psychologique "naturel" de l’homme réifié par le capital : docile et obéissant face au pouvoir étatique de l’argent ; malin et rusé dans la jungle sociale prêt à écraser son prochain ou à le laisser crever dans l’indifférence la plus totale. L’auto-flagellation restant encore le meilleur moyen de supporter moralement la merde de ce monde - qui nous oblige, malgré nous ou avec notre consentement aveugle et passif, à devenir des grands soumis et des petits bourreaux. Aussi faut-il, chaque jour, s’administrer les pharmakon du capital et consommer tout un tas de petits soins factices et illusoires, qu’ils soient d’ordre médical ou publicitaire, pour supporter la misère quotidienne du vécu et la tristesse du vide narcissique. Dés lors s’offre à nous une vaste étendue de produits palliatifs à la non-vie, des fumées toxiques à la chimie des grands laboratoires pharmaceutiques, en passant par les divertissements les plus abrutissants et avilissants qui soient. Et alors là, croyez moi, pour se vider la cervelle, le mot liberté prend tout son sens... la production industrielle de l’abrutissement est telle que l’on ne manquera jamais de choix. Autant de diversité pour arriver à une même finalité, c’est tout un art, que dis-je ! toute une civilisation ! Ça s’appelle le progrès.