D’Adolf Hitler à BFMTV : entretien avec Pierre Jovanovic
3 avril 2018 17:43, par nicolasjaissonL’économiste Francis Delaisi, dont la "révolution européenne" a été publiée sur ce site comme la réponse à la crise financière actuelle, apporte de bien meilleures explications.au sujet de cette fameuse "planche à billets". D’abord il ne s’agit pas de planche à billet dans les années 1920, mais d’une abondance de capitaux présents dans les banques d’investissement américaines enrichies par les prêts accordés aux Puissances européennes pendant la guerre. Ces capitaux sont à la recherche de placements après la guerre, à une époque où la masse de liquidités disponibles en dollars US est démultiplié par la libéralisation de la capacité d’endettement bancaire (création de la FED et du système du multiplicateur du crédit bancaire) permettant une création massive de crédits tant dans l’économie réelle que sur les marchés financiers par collatéralisation de la trésorerie d’entreprise (déjà !). Cette abondance de crédits s’est investie massivement en Allemagne et dans les pays d’Europe centrale et orientale, en prenant le contrôle des trusts industriels et des sociétés de négoce agricole, tout en finançant massivement le développement des villes. C’est le retournement boursier qui a soufflé la monnaie crédit aux européens, quand les capitaux américains se sont massivement retirés, ce qui a créé au passage un déficit massif de la balance des paiements allemande dont les réserves en or sont parties dans les coffres de ses créanciers. Quand l’or a été épuisé, il a fallu avoir recours à la création monétaire pure pour rembourser les dettes, payer les obligations financières de l’Etat et des entreprises, etc. L’aide financière internationale, notamment les prêts américains via la BRI, et la suspension du paiement des réparations ont permis le retour à l’équilibre de la balance des paiements allemandes jusqu’au remplacement de la monnaie dévaluée par une nouvelle monnaie basée sur la valeur travail. Le crédit entrant devait être strictement égal aux crédits sortant dans les entreprises strictement encadrés par l’Etat et la Reichsbank, jusqu’à ce que les dépenses militaires fassent exploser cet équilibre. Cette nouvelle inflation a été payée par les destructions occasionnées par la Guerre et le plan Marshall qui a permis de remettre l’industrie allemande sur les rails.