L’Évangile selon Saint Matthieu, chapitre 6, verset 24 (La Sainte Bible selon la Vulgate, traduction de l’Abbé Jean-Baptiste Glaire, 1902)
« Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. »
Note de bas de page : “Jésus-Christ ne défend pas absolument aux chrétiens d’avoir des biens temporels, mais seulement d’y attacher leurs cœurs et d’en être les esclaves.”
Adrien Sajou, en matérialiste dialectique de talent, se trompe néanmoins lorsqu’il déclare : "C’est un développement logique dont les causes et les conséquences échappent à toute volonté humaine."
Ce développement logique est rendu possible par le renouvellement historique de l’attache de l’homme à l’argent plutôt qu’à Dieu, au "Non serviam." plutôt qu’au "Serviam.". C’est à mesure que les hommes se sont éloignés du maître "Dieu" pour se rapprocher du maître "argent" qu’ils ont rendu possible ce développement logique et sa prise d’ampleur.
Karl Marx a magnifiquement décrit le développement logique de l’aliénation de l’homme par l’argent et son corollaire-marchandise, du changement des rapports sociaux en fonction de l’évolution du mode de production, mais celui-ci ne doit pas être vu comme un phénomène auto-moteur, sinon comme un phénomène permis par le renouvellement historique du choix de l’homme d’avoir l’argent pour maître plutôt que Dieu.
La "révolution" sera demain le choix de Dieu comme maître plutôt que l’argent. Alors le développement logique théorisé par le matérialisme dialectique s’arrêtera.
Sans cela, le système pourra s’effondrer par impossibilité de renouvellement du mode de production (rendu inéluctable par la baisse tendancielle du taux de profit) : les cœurs des hommes, s’ils ont toujours pour maître l’argent et non Dieu, recréeront en stade embryonnaire le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ... les mêmes causes produisant les mêmes effets.