Jos Houben : l’art de jouer animal
19 janvier 2018 15:48, par SevJos Houben est connu dans le milieu théâtral... moins pour le public lambda qui va surtout au cinéma et rarement au théâtre (quand je parle théâtre, je ne parle évidemment pas des humoristes qui encombrent les scènes françaises et dont 90 % ignorent même ce que signifie "incarner" un personnage).
J’ai vu quelques spectacles de Houben et son "Art du rire" est un "must" en matière de pédagogie spectaculaire très pro, très drôle et pertinent. Mais Jos Houben se trompe lorsqu’il dit que les animaux ne sont capables de créer ni spectacle ni ne construisent de ville !
En effet, les animaux font les plus beaux spectacles spontanés du monde. Ils les créé sans en être apparemment conscients (quoi que même ça on en est plus vraiment certain). Il suffit de les contempler dans leur milieu naturel pour s’en convaincre. Les bandes de gazelles, les troupeaux d’éléphants, les hordes de buffles qui se déplacent selon leurs nécessités produisent des chorégraphies dont l’efficacité, la beauté et la puissance sont autrement plus spectaculaires que les meilleurs spectacles humains qui, eux, en revanche, exigent des "moyens techniques", des décors, des costumes, du texte pour éblouir.
Les bancs d’anchois (pour ne citer que cette espèce) qui se déplacent dans l’océan selon une cohérence parfaite, les escadrilles de canards sauvages ultra organisés qui font des kms pour leur reproduction et dont l’organisation chorégraphique et hiérarchiquement vitale est non seulement sublime mais... sensée, ce qui n’est pas toujours le cas des spectacles d’humains !
Quant à la construction des villes, je crains que Jos Houben n’ait jamais exploré de ville termitière, fourmilière ou des ruches car ces "villes"-là sont elles aussi d’une perfection autrement plus percutante que nos mégapoles encombrées et inadaptées.
Hormis cela, le travail à partir des comportements animaux est un grand classique chez les asiatiques. Le Wu Shu, le Taï chi Chen et autres arts martiaux asiatiques ou hindous ont été inventés suite à l’observation et à l’imitation des comportements stratégiques animaux.
Comme toujours, l’homme occidental croit avoir découvert mais il ne fait que redécouvrir un art, une idée, un "progrès" déjà très ancien. C’est l’Occident qui a tout perdu et qui tente pathétiquement de se présenter comme innovant... mais ses "découvertes" sont toutes désacralisées et par conséquent, ne durent pas.