Marine a bien appris de Merkel en matière de stratégie oratoire : éviter les questions techniques qui ennuient les Français et obligent à un effort de mémorisation pénible, faire sérieux avec des tailleurs de couleur vive agrémentant une frimousse blonde tout en adoptant un ton patelin bien fait pour enrober son auditoire dans une ambiance bon enfant. La similitude est frappante avec la campagne américaine : les programmes électoraux passent derrière les slogans faciles et le bruit des affaires bien propre à faire oublier les débats qui fâchent. Le résultat a été que rien ne change aux Etats-Unis ou si peu eu égard à la détresse de près de cent millions d’américains qui iront méditer sur la misère des temps dans des camps de la FEMA. On ne s’embarrassera pas non plus des déboires de nos voisins d’outre-Manche qui ne voient toujours pas venir le modèle économique alternatif à la mondialisation, si ce n’est la promesse d’accords bipartites dont il reste à savoir s’ils sont conciliables avec les traités qui engagent les partenaires du Royaume-Uni. Si tout le monde s’y met en Europe, il faudra négocier 25x25 soit 625 traités différents, à multiplier par le nombre de branches économiques, à condition que les experts du privé s’entendent avec les négociateurs du public. Voilà qui promet une belle cacophonie qui devrait revivifier le désir d’unité européenne.