Dieudonné : sa première interview depuis près de trois ans
5 novembre 2016 12:37, par Sev
Dieudo a toujours été un poil ambigüe, sur ce point on ne peut que rejoindre son ex-collègue Elie. L’opposition n’a pas toujours tord, il faut savoir faire la part des choses.
Dieudo est à la fois un incroyable comédien (et non pas un acteur), le meilleur de sa génération dans la catégorie des seuls-en-scène, et un évident homme d’affaire. Il a du pif dans l’art de la scène et dans l’art des affaires. C’est d’ailleurs curieusement ce que lui reprochent aujourd’hui ses ennemis de toujours.
A y bien regarder, la plupart des starlettes humoristes de ces 20 dernières années sont aussi des gens d’affaires (Djamel, Gad, Roumanoff, Forresti etc...), tous ont monté des productions pour investir les sommes importantes gagnées. Dieudo à fait pareil mais en élargissant les domaines (crédit, assurance, prod...). L’homme a indiscutablement du talent.
L’ambiguïté vient essentiellement des réponses toujours mâtinées d’évitement qu’ils apportent aux divers entretiens. Il n’aime pas la confrontation, ça c’est une évidence, le frontal n’est pas son mode de résistance, d’où le choix d’exprimer ses positions et analyses sociétales et politiques sur scène. Il n’a pas tort non plus, la scène est un lieu particulier qui met en distance (par l’humour mais aussi et surtout par l’effet catharsis (séparation du bon et du mauvais dans les passions, distance où l’imaginaire peut se déployer).
S’il repart au Cameroun, c’est à la fois parce qu’on revient toujours à la source mais aussi parce qu’il est évidemment fatigué par l’incroyable pression que le Système français lui a mis. Ce fut effectivement un véritable thermomètre de la réalité française dans son glissement vers une palpable démocrature gerbatoire.
Il a raison de se tirer. On sait aussi maintenant que notre pays est bel et bien pris en otage par des gens dangereux qui sortiront le champagne lorsque Dieudo sera juste un bon père de famille tranquille... ailleurs qu’ici ou l’ambiance est devenue exactement celle de l’URSS d’antan...
J’ai aussi envie de quitter ce pays... c’est la première fois de ma vie que je ressens ce dégoût...