Sadiq Khan, nouveau maire de Londres
7 mai 2016 11:27, par blobloLe problème en Angleterre, comme aux Etats-Unis, est qu’ils ont des conservateurs blancs riches qui prônent des politiques sociales toujours plus dures. Des gens comme Cruz ou Goldsmith sont totalement déconnectés de la réalité des électeurs de base, ce que Trump a d’ailleurs bien compris en ne proposant pas une fuite en avant dans le conservatisme "chimiquement pur" de la droite républicaine.
Le problème, c’est qu’aujourd’hui pour proposer une politique de gauche il faut être issu de l’immigration, les gauches communistes et autres ayant été depuis longtemps discréditées pour archaïsme, souverainisme, fascisme, machisme, etc.
Si demain en France un candidat musulman propose des logements moins chers - mesure qui serait jugée populiste et démago dans la bouche de n’importe quel leader politique - vous croyez que les gens vont s’abstenir de voter pour lui ?
Par contre à mon avis ça va être aussi le méchant retour de boomerang dans la tronche des musulmans conservateurs qui verraient dans cette élection une sorte d’opportunité. Quand des maires musulmans occidentaux se mettront à condamner les régimes archaïques et rétrogrades du monde musulman, au nom de l’Islam, ou à critiquer la situation des minorités - par exemple au Qatar ou en Arabie Saoudite - ils ne pourront plus se draper opportunément dans l’indignation antiraciste en dénonçant "l’islamophobie" ou le "néocolonialisme".
En réalité la diffusion de l’Islam dans le monde occidental est une arme à double tranchant. Les sociétés occidentales sont perméables depuis des décennies voire des siècles, d’une manière ou d’une autre, elles s’adapteront. En revanche cette perméabilité est beaucoup plus létale pour des sociétés traditionnelles, patriarcales et fermées.
En outre, la "mythologie" de cet homme n’est sans doute pas fausse, les Pakistanais sont durs à la tâche et la deuxième génération a souvent conservé le côté laborieux et industrieux de leurs aînés - qu’ils revendiquent avec fierté - contrairement à ce qu’il s’est passé en France où la deuxième génération de l’immigration maghrébine a été élevée par la gauche dans la honte souvent inassumée des "pères humiliés", "exploités", "victimes du racisme" et le rejet de la légitimité de l’investissement par le travail, l’éducation ou autre au nom d’un rejet de la légitimité de la nation.