Petite précision : le but de l’histoire n’est pas (seulement) la "recherche ce qu’il s’est passé dans le passé". Ce serait comme de dire que le but de la police judiciaire est de trouver des indices. Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas toute la vérité. En fait, le but ultime de l’historien c’est de trouver les causalités, d’expliquer l’évolution d’une société.
La vraie question que se pose l’historien, celle qui l’anime, n’est ni "qui ?", "quoi ?", "comment ?" ou "où ?" (ce ne sont que des questions préliminaires, littéralement triviales) mais "pourquoi ?".
Comme le remarque Marion Sigaut, quand on s’aperçoit que les gens ne savent pas lire en 1850, on n’a fait que la moitié du boulot, encore faut-il comprendre quelles sont les racines de cet illétrisme.
Petite critique étymologique : on n’appelle pas l’université université parce qu’elle réunit l’universalité des savoirs. Le mot vient du concept de droit romain, universitas, une personne légale ayant reçu une délégation d’autorité publique et gérée par un conseil (comme les villes ayant reçu droit de cité, certains hôpitaux, certains orphelinats, certaines prisons, certaines associations religieuses et, donc, certains établissements scolaires).
PS : @Marion Sigaut, vous faîtes référence au fait que l’illétrisme a progressé dans la France du 19ème siècle en raison de la baisse des salaires ayant forcé les enfants hors des classes. Je suis assez surpris car, en général, on considère qu’entre 1800 et 1830, il y a eu une (légère) augmentation du pouvoir d’achat (cf le bouquin de Piketty, par ex). Est ce que vous avez une bonne référence sur ce point ?