Le sort de la Syrie se joue à Vienne
31 octobre 2015 09:43, par Krysoboï
Qui est capable de retirer à la Russie le contrôle stratégique de la situation syrienne ?
La réponse donnée à cette simple question permettra de comprendre la nature de la décision "consensuelle" recherchée et entérinée à Vienne.
Il est à parier que l’Allemagne de Merkel sent monter la menace, parce que les forces vives de la nation allemande sont ancrées à l’Est. Lorsque les prochaines élections auront lieu à Berlin, on sera fixé sur le sort du conflit ukrainien, et bien sûr sur celui de la Pologne. Car comme le rappelait savamment le chancellier von Bülow, dernier Bizmarckien : la Pologne est le thermomètre des relations Germano-Russes. Par Pologne il faut comprendre l’espace de leur rêve d’une Pologne de la mer à la mer, c’est-à-dire de la mer Baltique à la mer Noire. Il y aura partage des sphères d’influence économique entre Russie et Allemagne, et le cours de l’histoire pourra tranquillement reprendre de manière stable après une parenthèse ouverte en 1870 et rapidement refermée lors de la courte période de l’accord Molotov-Ribbentrop. C’est la logique stratégique et géopolitique de la stabilité de l’Eurasie, la colonne vertébrale de la diplomatie bizmarckienne, la traité de non-agression germano-russe qui a fondé l’unité allemande. C’est l’enfer du Léviathan.