Et encore mieux : d’abord écrire tout en langue française du 18ème siècle, incompréhensible pour eux.
Et encore mieux, je prie chacun de déposer tous les messages dont je suis destinataire entre les mains de la concierge de mon hôtel particulier (Rosita) qui les transmettra à mon maître d’hôtel (Walter) qui les recommandera aux soins de mon premier domestique (Firmin), qui à son tour les triera et les remettra à mon secrétaire particulier (l’abbé de T..) qui m’en donnera lecture avec son accent d’helléniste agrémentés de ses commentaires érudits, qui les posera pour examen approfondi éventuel pour démasquer les importuns et fâcheux solliciteurs sur un antique plateau en argent frappé aux armes de ma famille vers l’heure de midi, celle de mon petit déjeuner (thé, scones et muffins), pendant que je consulte d’un œil étincelant et monoclé, le carnet du jour du Figaro.
Ensuite, je procéderai moi-même et minutieusement à l’incinération desdits messages dans la cheminée de mon cabinet et époussetterai les cendres maculant mes gants gris perle.
Si cela continue, les américains vont donc nous obliger à revenir aux sains principes d’une vie délicieuse et pleine d’urbanité, mais hors de prix.
Pour être indéchiffrable à leurs yeux, il suffit d’être bien élevé.