Conférence de Sheikh Imran Hosein et Piero San Giorgio à Genève
17 juillet 2015 22:33, par Oppenheimer
La présence d’un Russe pour parler de son pays serait peut-être nécessaire pour savoir de quoi est fait le destin de ce pays, avant de prendre rendez-vous. Ce thème géopolitique semble assez distant du survivalisme, et de l’Islam, les deux thèmes centraux des deux futurs conférenciers. L’eschatologie coranique et l’eschatologie orthodoxes n’ayant pas grand chose à voir, la première étant plus jeune que la seconde de plus d’un demi millénaire. Comme l’écrivait le Métropolite Hilarion dans son texte célèbre "Discours sur la Loi et la Grâce", le Christianisme a ceci de particulier qu’il a quitté pour le salut des hommes la référence à la loi vétérotestamentaire, pour lui substituer le salut par la Grâce. L’Islam reste une religion fondée sur l’obéissance à une Loi. Or selon le Métropolite Hilarion il y a vraiment plus qu’une séparation des eaux entre le salut par la Loi et celui des Chrétiens par la Grâce. De ce point de vue regarder l’autre avec coeur, ou chercher à classer dans une catégorie normative sont deux attitudes ontologiquement différentes, et supposent des anthropologies différentes. La pneumatologie orthodoxe russe avec Saint Nil de la Sora et Saint Grégoire Palamas sont inconnues du catholicisme romain et de l’Islam, et très probablement des deux futurs conférenciers. Avant tout discours, il faut bien s’entendre sur la définition de l’anthropologie, c’est-à-dire répondre à la question : qu’est-ce que l’homme ? On ne se pose pas cette question en général, or elle est fondamentale. Si on se la posait plus souvent, on ferait l’économie de bon nombre de dialogues de sourds. Peut-on traiter le thème du destin de la Russie en ignorant son corpus prophétique, avec les Startsy d’Optino, Saint Séraphin de Sarov, Saint Jean de Kronstadt, et toute la nuée des Nouveaux Martyrs du XXè siècle. Fatima ne suffit pas.