Je trouve intéressant d’entendre Agnès SORAL suggérer d’elle-même la nécessité de redonner un sens au débat public en confrontant son frère à des interlocuteurs éclairés et compétents, tout en soulignant - à l’instar de son frère, faut-il le rappeler - que les dits interlocuteurs n’osent pas (ou plus) s’y coller, parce qu’ils ont une trouille bleue "de se faire étriller" (dixit) par son sens du verbe, et probablement aussi, par sa maîtrise d’un certain nombre de sujet.
Notons que cette proposition n’essuie qu’une tentative avortée de reprise par Madame POLONY, aussitôt enterrée, mais si une réponse avait été formulée, nul doute que nous aurions eu droit au "danger de propager des idées extrémistes et complotistes", de "faire le jeu du Front National", ou que sais-je encore...
Amusant également d’entendre encore, au détour d’une émission de télévision, un Luc Ferry nous rappeler que l’antisémitisme demeure le tabou ultime de notre société...
Quant à la psychologie de bazar qui prétend diagnostiquer Alain SORAL comme un pauvre hère névrosé (est-ce à dire : une bonne femme ?), il me semble fort à propos de souligner qu’il est sans aucun doute difficile d’être pleinement épanoui lorsque votre conscience et votre travail vous ont libéré de la béatitude de l’ignorance, et que le monde dans lequel vous vivez vous révèle chaque jour un peu plus sa laideur.
La citation de Krishnamurti prend ici tout son sens : "ce n’est pas signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade" ; mais qui, sur un plateau de télévision, pour élever le débat à ce niveau ?...
Je ne verse pas dans l’admiration du personnage d’Alain SORAL, loin s’en faut, mais s’il y a deux choses qui m’apparaissent comme coulant de source après quinze années de lecture de son œuvre, c’est que sa pensée est construite, et sa quête de vérité authentique.