Mr Fédida semble vouloir mettre sur le dos d’un bouc-émissaire tout désigné sa propre idée.
Idée indicible comme telle s’il s’exprime en tant que citoyen français mais plutôt cohérente du point de vue d’un Israelien patriote (ce qu’il est peut-être).
Son assertion peut aussi se formuler autrement, et je pose la question : peut-on aujourd’hui être français et juif sans être systématiquement pris en otage par -dans le désordre- les médias, organisations communautaires "représentatives", sionistes, antisionistes, antisémites, politicards opportunistes, et j’en passe ? Doit-on au nom de sa judaïté se sentir appartenir à une communauté qui prime sur toute autre identité ? Avoir un avis sur Israel ? Sur un antisémitisme "vu à la télé" via des commentateurs autorisés qui n’assènent leurs coups que dans le dos de quelques antisémites (ou supposés tels, pour certains, bien pratique) sans jamais les laisser exprimer leur haine (qui pourtant les enverrait en prison, donnant à ces "journalistes" l’occasion de passer à un autre sujet) ?
J’ai toujours du mal à comprendre le concept de communauté religieuse. Si le mysticisme s’inscrit dans la verticalité, que la foi est intime, est-ce que ça ne fait pas des Eglises des entités sataniques (pas forcément par essence, je n’ai pas poussé la réflexion jusque là, et ma connaissance des organisations religieuses est loin d’être exhaustive) ? Le Marché est l’Eglise qui a le mieux réussi, on baigne tous dedans, mais les autres ne m’ont pas l’air moins corrompues par les jeux et enjeux de pouvoir, moins exemptes de manipulations, moins fauteuses de guerres.
Je dis ça sans chercher à offenser qui que ce soit, je respecte la foi de chacun dans ce qu’elle peut lui apporter de meilleur dans son rapport au monde, aux autres, à la mort ou que sais-je encore. Et je peux me tromper.
Force est de constater que dès qu’on se met à plusieurs autour du bricolage d’une croyance commune, ça dégénère. Quitte à se cogner dessus entre nous si personne en face ne fait l’affaire.
La religion (pas la foi, hein...), c’est un pilier de l’ingénierie sociale, non ?