Israël n’est pas une démocratie
18 février 2015 15:56, par listenerIl faut ajouter que l’état d’Israël n’a pas de constitution, ce qui est une chose tout à faire extravagante au regard des critères d’un état moderne tels qu’ils sont posés par Montesquieu, inspirateur commun de la France et de l’Amérique. Car en réalité, pour un juriste, le concept de "démocratie", comme celui de "république", n’a guère de sens. Il y a des démocraties atroces et corrompues, il y a des républiques aristocratiques et assez supportables, comme il y a des royautés débonnaires (Angleterre) et des ploutocraties plutôt gentilles et populaires (Grèce).
Depuis la révolution, on ne juge d’un "régime" qu’à l’aune de la manière dont il parvient à "arrêter" le pouvoir, car ce pouvoir est mauvais en soi car vu comme source d’abus, selon la maxime "tout homme qui a un pouvoir est portée à en abuser"). Ce sont les principes supra-constitutionnels qui permettent de vérifier si les droits de tous les citoyens sont "garantis" et si dans la "Société" évoquée dans la déclaration des droits de l’homme en son décisif et profond article 16, la séparation des pouvoirs est "déterminée". C’est au sein de la Société que cette séparation doit exister. Autrement dit, c’est l’affaire des citoyens d’arrêter le pouvoir par le pouvoir. C’est pourquoi l’Etat d’Israël échappe aux critères d’un état moderne : il y a bien une démocratie d’apparence mais il s’agit d’une démocratie tribale. Au fond, l’état d’Israël n’est rien d’autre qu’un gros ghetto..
Par ailleurs, sur un plan historique, il faut souligner que l’état d’Israël a commencé son existence historique réelle nullement comme leurs livres de propagande le disent mais au temps des empires hellénistiques : le royaume hasmoméen faisait tampon entre l’empire séleucide et l’empire ptolémaïque et les juifs trahissaient l’un ou l’autre au gré de leurs intérêts, ce qui les a rendus antipathiques à tout le monde (lire le second livre des Macchabées). Quand les romains sont arrivés, ce petit jeu pervers a été impossible, et cet état devenu inutile agité par des prophètes délirants a été détruit. Mais cela explique qu’au sein de la "diaspora" (qui existait bien avant la disparition sous les Hérodiens), s’est développé une mégalomanie autistique alliée à une immense petitesse si l’on peu dire. Aujourd’hui, la présence de ce micro-état surarmé en plein proche orient n’a pas de sens géopolitique et n’est évidemment pas durable. Il ne tient qu’à l’ordre américain d’après-guerre et au surarmement de cette entité.