À propos du comportement névrotique de Lanzmann : Simone de Beauvoir décrit la liaison qu’elle a eue à plus de 40 ans avec ce jeune homme de 25 ans, elle raconte qu’il se réveillait la nuit après un cauchemar complètement hagard en criant "Vous êtes tous des kapos !"
Plus tard, pour tourner en Pologne, il a eu les coordonnées d’une traductrice (Barbara Janicka), il l’appelle :
— Ici Claude Lanzmann. Vous savez qui je suis ?
— Non, mais je devrais savoir ?
— Oui.
— …
— Écoutez, je ne travaille pas avec des goïm. Êtes-vous juive ?
— Non.
— Alors on laisse tomber. J’ai les coordonnées d’une autre traductrice, une demi-Juive, je vais l’appeler, elle.
(Un peu plus tard Lanzmann appellera en catastrophe B. Janicka de Lublin pour la faire venir en urgence sur le tournage, car l’autre traductrice n’a pas tenu le coup avec lui et a foutu le camp en l’abandonnant en rase campagne…)
Ça n’empêchera nullement Mr Lanzmann d’accuser "la catholique polonaise" B. Janicka a posteriori d’avoir "adouci les réponses dans ses traductions pour couvrir les antisémites polonais".
Réponse de B. Janicka à ça : "Oui ça m’est arrivé d’adoucir un peu, mais ça concerne surtout les propos de M. Lanzmann, c’est surtout lui qui était agressif. Je me souviens quand il a répété la question qui finalement n’est pas dans le film : "Et sur ces dents en or qu’on leur apportait, est-ce qu’il y avait encore du sang dessus, demandez-lui, demandez-lui !
Il méprisait ses interlocuteurs. Ou leur mentait on leur promettant de les inviter à la première à Paris. Il était capable de s’en prendre au soleil parce qu’il ne se couchait pas comme lui le voudrait."
Et tout à l’avenant…