L’Otan entend interdire à la Russie et à la Chine de se développer
8 septembre 2014 20:39, par Un Connard
Nombreux sont ceux parmi les partisans de « multipolarité » en Europe qui justifient cette attitude acrimonieuse de la Russie envers l’OTAN : ce serait une réponse « défensive » à l’ouverture de l’OTAN aux nouveaux membres en 1999 et 2004. L’argument est présenté comme inattaquable, car le doute n’est pas permis quant aux intentions agressives de l’Alliance vis-à-vis de la Russie. Ce serait, en quelque sorte, « inscrit dans son ADN ». Or, si l’objectif avait été la destruction de la Russie, l’attitude adoptée par l’OTAN dès 1990 fut passive. Ainsi, le fait que l’OTAN n’a pas porté le coup de grâce, pourtant à la portée des mains, à l’adversaire ruiné, et sur le bord d’implosion dans les années 1990, ne rentre pas dans le schéma des promoteurs de l’idée de l’unité continentale.
Comment comprendre que l’Alliance a apathiquement observé la destruction laborieuse et pénible du soulèvement tchétchène qui avait fait vaciller les fondements de l’Etat russe ? En vérité et contrairement à ce que Moscou et ses supporteurs européens clament aujourd’hui, les puissances occidentales étaient beaucoup plus effrayées que confortées par l’éventualité de l’éclatement de la Fédération russe. Nous ne sommes donc nullement forcés d’accepter les thèses paranoïaques que Moscou a forgées avant tout pour les besoins de mise au pas de la société russe et de la création du mythe de la forteresse assiégée.