Si l’homme vend son âme, vend ses facultés d’intelligence et de volonté, vend sa liberté
et la liberté de sa famille, et rejette les injonctions divines, il peut assumer un rôle d’importance dans l’État païen moderne. Lui qui devait gouverner de haut comme souverain et suprême arbitre, en toute impartialité et pour le seul triomphe du bien commun et de la justice, il est tombé au rang d’esclave et devenu le docile serviteur de ses passions et de toutes les ambitions de ses intérêts. C’est par en haut que la société paganise le peuple. Quels tristes échos ont répondu à cette vivifiante doctrine de Pie Xi . L’orage s’est changé en tempête : les intérêts égoïstes des riches, la paresse des bourgeois, les préjugés des ignorants qui cherchent
à se donner des airs de bonne foi, la crainte des peureux, les violences des lâches, la malveillance des rassasiés, l’impatience des pauvres, ont formé un faisceau d’hostilités redoutables. Satan applaudit à tant de succès il a contaminé l’esprit de la société qui, maintenant, pense, parle, juge et agit comme lui, il les a poussés vers les biens terrestres, surtout vers les plaisirs les plus violents .Il sait bien que la corruption éloigne de Dieu et détache de sa loi, c’est avec eux qu’il fait des banquets plantureux pendant que les autres crèvent de faim ou mangent du pain pourri. Comme dessert, il soulève les crève-faim contre les repus. Il trompe les ignorants et les simples en déployant devant eux des titres pompeux comme ceux de peuple souverain, dictature du prolétariat, règne de l’humanitarisme ; en d’autres mots, il donne à l’esclave le besoin cruel de se sentir maître à son tour.