Jean-Marie Le Pen ne peut pas devenir le futur président de la république, puisqu’il est déjà roi de France. Il a restauré à lui tout seul le trône et l’autel, le doux royaume des lys, des clochers d’or, le pays des Geneviève, des Bayard et de la Sainte-Ampoule. Ne serait-il pas même devenu une sorte de "teno" (prêtre-empereur pour les japonais), trop supérieur pour gouverner, atteint non du mutisme hiératique qui sièrait à une telle fonction, mais miraculeusement de la loggorhée sacrée, du délire mystique, chamanique, qui frappait soudainement un citoyen lors des réunions publiques (mal dit "des comices") dans l’ancienne société romaine ? Ses paroles, qui tombent comme une pluie de printemps des fenêtres de son palais clodoaldien, apaisent le peuple et inquiètent les petits shoguns intriguants et malfaisants, les affameurs du peuple, les "maltotiers" et les "traitants" comme on les appellait en France sous son prédécesseur Louis-le-quatorzième. Il leur mène une guerre sans merci, au nom des traditions, des ancêtres, des âmes à jamais errantes des samouraïs, des esprits (kali) de la montagne. On tente avec peine de s’orienter sur ses oracles obscurs, syncopés, parfois sybillins, parfois profus, mais peu importe. Un seul mot de lui remue la France en ses tréfonds : "fournée !" !. Plus c’est obscur, plus c’est fort...