Le terme "croissant chiite" est lui-même inexact et tendancieux, car il tend à présenter comme purement "confessionnels" des conflits et dynamiques de nature avant tout politiques. On préférera donc à "croissant chiite", l’expression largement plus adéquate d’Axe de la Résistance multi-confessionnelle à l’empire.
Car l’Iran révolutionnaire ne suit pas une vision sectaire, au contraire : la République islamique cherche à s’unir avec les véritables résistants sunnites, et même non-musulmans, comme en témoignent le soutien inconditionnel de Téhéran au peuple sunnite de Palestine (malgré sanctions, menaces d’agressions quotidiennes et l’opposition d’une partie de l’opinion iranienne intoxiquée par l’ennemi) et l’alliance de Téhéran avec les révolutionnaires bolivariens d’Amérique latine (Vénézuela, Bolivie, etc) ou encore avec les rabbins antisionistes de Netureï Karta.
Seul problème : le wahabisme / salafisme takfiriste, financé par l’Arabie saoudite (le plus grand allié régional de l’empire siono-américain), qui cherche avant tout à faire la guerre aux chiites sous prétexte de différences théologiques, afin de diviser puis d’affaiblir la Résistance, et de réduire l’influence de l’idéologie anti-impériale de l’Iran islamique au sein du monde musulman, majoritairement sunnite.
Quant aux Houthis du Yémen, après avoir infligé de lourdes défaites à l’armée saoudienne, aux forces gouvernementales yéménites et plus récemment aux salafistes "jihadistes" venant s’installer à Dammaj, ils se retrouvent aux portes de Sanaa. C’est une force profondément anti-impériale et antisioniste. Le conflit au Yémen est plus politique et tribal que confessionnel (certaines tribus chiites continuent à se battre aux côtés du gouvernement et du parti al-Islah contre les Houthis, par exemple).