Tunisie : l’islam reconnu comme religion du pays, mais rejeté comme source de loi
5 janvier 2014 19:57, par IskandaarOn ne peut rien en dire, vous auriez voulu qu’Ennahda prétende appliquer la Loi au nom de la Shariah ? Vous avez vu comment ils gèrent le pays ... ? En décrétant un état laïc ils restent simplement dans des "eaux" connues, pour prétendre appliquer la Shariah à l’heure actuelle il faudrait déjà un travail intellectuel, historique et exégétique phénoménal en amont, et le monde musulman ne semble pas vouloir s’en doter. En d’autres termes ça ne peut se faire par simple décret juridique, comme l’occident, qui a prétendu à l’égalité universelle des hommes par simple juridiction. Et même dans ce cas, les constitutions laïques et modernes se sont établies après qu’il y’eut en amont un travail philosophique et épistémologique de plusieurs siécles...
Vous pensez que le monde musulman est mûr pour assumer la Shariah, sans science (ilm) et sans intérêt pour elle ? "Mais Allo quoi ?" (parfois j’ai envie de dire, parce que finalement l’expression populaire correspond vraiment à ce que nos contemporains ont dans la tête)...
Le Maghreb devrait pour commencer politiquement s’inspirer du modèle sud-americain, Morales, Chavez : un socialisme populaire sur fond identitaire et anti-mondialiste. C’est l’urgence du moment pour survivre dans la modernité. Un état politique transitoire donc (pour survivre dans un contexte idéologique et politique globalement hostile), avant le Califat fantasmé... Une société islamique ne se construira pas d’un coup de décret magique (comme les crétins qui établissent leur "califat" dés qu’ils occupent un village perché je ne sais où avec leurs AK47 : du temps des prophètes on appelait ça "une bande de pillards"). Ça prendra du temps nécessairement, il faut redevenir rationnel un petit peu... La Civilisation, la Religion, c’est autre choses que de la polémique politique, c’est du lourd les copains, ça se mérite, il faut de la science, de l’intellect, des compétences, de la culture, de l’esprit, le sens de l’histoire et de l’identité... Mais bon pour revenir, c’est le problème du Maghreb, il n’est pas très inspiré, justement...
Dans l’immédiat, Le probléme dans ces pays reste la gestion tribales du suffrage (qui n’est dés lors plus universel par définition), la corruption, les passe-droits, le manque de conscience civique...