La pénalisation des clients de prostituées votée à l’Assemblée
11 décembre 2013 05:26, par Luluma
« Madame, monsieur,
Depuis 1981, j’exerce le métier de « prostituée ». J’ai 53 ans et depuis 26 ans je paie mes impôts, la Sécurité Sociale, l’URSSAF et ma cotisation de retraite en tant que « profession libérale non commerciale ».
J’ai toujours fait ce travail en étant correcte et discrète vis à vis des riverains. Or, depuis la nouvelle loi, je travaille dans la peur du racolage et de la prison. Je travaille dans un véhicule fermé et j’ai peur de me le faire enlever.
J’aimerais pouvoir de nouveau travailler dans la tranquillité, ne plus avoir peur du racolage, de la prison et des amendes. Je suis assise sur mon siège et je ne fais aucun signe aux clients. Je paie les contraventions de stationnement sur le trottoir que nous avons de plus en plus.
La prostitution n’est pas un délit mais pourtant je ne peux pas l’exercer. Si je ne peux plus travailler, je n’aurai plus rien pour subvenir à mes besoins car à 53 ans je ne trouverai pas de travail, n’ayant aucune qualification.
Je vous demande juste de nous laisser travailler et de ne plus appliquer cette loi qui n’avait pas été faite pour les traditionnelles mais pour lutter contre les réseaux
Je vous remercie de m’avoir lue. »