Je ne comprends pas ces cris de victoire, car ceux qui ont provisoirement gagné ce sont les entreprises de transport routier et les industries qui y sont liées. Mais les intérêts des poids-lourds ne sont pas forcément ceux du peuple. Franchement l’encombrement des camions dans le trafic, la pollution qu’ils engendrent, est-cela que nous voulons ? Ils sont surtout au service d’une société d’hyperconsommation qui fait la grande joie des chaînes de distribution. Est-ce qu’on sait par exemple le nombre hallucinant qu’un simple yaourt fait depuis la traite de la vache jusqu’au supermarché. Vu la faible part du coût des transports dans le prix d’un produit, rien n’est rationnel dans l’organisation des transports. Nombreux sont les camions qui roulent à vide dans un sens par exemple.
Ou bien les pommes de terre qui vont se faire éplucher au Maroc, parce que la main d’oeuvre y est moins chère, et reviennent en France pour être transformées en chips !
Le livre de Laurence Benhamou "Le grand Bazar mondial" (Bourin Éditeur, 2005) donne plein d’exemple qui vont dans ce sens.

Et puis, il existe une solution pour que l’écotaxe ne devienne pas une rapine de plus, celle qui a été adopté en Suisse, il y a une quinzaine d’année. Le produit de cette taxe est redistribuée chaque années à la population ; on la divise par le nombre d’habitants, y compris les enfants et on la déduit individuellement des primes de l’assurance maladie, quelque soit l’assureur. Les transporteurs ont grogné au début, mais finalement s’y sont fait, et les camions étrangers qui transitent par la Suisse doivent aussi la payer !