On voit bien qu’avec intelligence l’artiste prétendument subversif s’intègre complètement au système spectaculaire. Il joue la dérision, la division du sens, il bloque l’accès à la simplicité en brouillant son propre message. Il est extrême, mais non pas subversif. Un moment est particulièrement intéressant : lorsqu’il tourne en dérision le technicien qui le filme, un peu à la manière d’un aristocrate qui se moquerait d’un serviteur en prétendant qu’il défend sa cause, celui-ci (le serviteur, c’est-à-dire le technicien) retourne sa caméra et Jean-Luc Godard se retrouve inversé. C’est ce qu’il est, un artiste inversé. Bon cinéaste au demeurant. Mais du côté du diviseur, c’est-à-dire de Satan.