Pourquoi les puissances impériales ont-elles tué Kadhafi ?
11 juillet 2013 01:38, par veridiquePartie 2
Vous parlez d’étincelles qui n’auraient pas pris et d’une absence de transmission de savoir.
Vous avez partiellement raison sur un point,effectivement la société africaine depuis son berceau civilisationnel kemet,est basée sur l’initiation,c’est à dire que l’accès à la connaissance n’est réservée qu’à une élite qui après avoir réussi une série d’épreuves ,accède au savoir suprême,ce qui n’a pas été le cas de la grèce où une fois acquis,le savoir a été adapté à leur paradigme (quoique dans certains cas,cela est sujet à quotient comme le PHEDON de platon qui vise à démontrer l’immortalité de l’âme en s’appuyant sur l’argument des contraires et de la réminiscence),puis diffusé massivement.
Cela étant,votre propos mérite d’être nuancé car l’étude de l’empire du mali qui est loin d’être cette étincelle dont vous parlez avec dédain,a connu un véritable âge d’or notamment sur le plan culturel.
En effet les livres étaient une partie importante de la culture locale.Au XIVes, pas moins de cent quatre vingt écoles se partageaient l’éducation des enfants dans les centres urbains ;au contraire de l’Europe où seuls le clergé et une infime partie de la noblesse savaient lire et écrire, dans ce royaume,l’éducation n’était pas réservée qu’à l’élite et le plus renommé des pôles d’enseignement était l’université de Tombouctou. La qualité de ses programmes lui attira la présence de nombreux savants arabes et andalous qui venaient y dispenser des cycles de conférences. Des systèmes de bourses alimentés par de riches notables offraient à des étudiants de condition modeste, la chance de poursuivre leurs études dans les grandes universités du monde musulman,en échange de
vacations de précepteurs pour leurs enfants.Sous le mécénat de l’Empire Songhay, tombouctou devint un centre de commerce des livres et léon l’Africain
l’atteste. Cependant ce bouillonnement culturel a été stoppé net (entre autre mais pas seulement) par l’invasion marocaine de 1591 durant laquelle toute
l’intelligentia a été soit tuée soit déportée et c’est le cas du savant Ahmed Baba qui dans tarikh-es soudan explique le déclin qui en a découlé.
On est bien loin d’une image caricaturale d’une afrique sauvage comme on peut le lire ici et là.