Bien sûr que le mensonge est total et partout, les indicateurs que l’on vous présente dans tous les domaines sont faux parce que biaisés dès le départ, les analyser ne sert à rien.
La statistique, elle, est une vraie discipline rigoureuse, c’est d’ailleurs pour cette raison que la démographie n’est plus enseignée.
On peut faire tout dire et son contraire avec des modèles statistiques qui écartent les bons paramètres de l’analyse.
Deux exemples d’actualité pour illustrer mon propos.
Imaginez un industriel qui veut se séparer d’une partie de son activité sur le territoire national et justifier de son choix par des chiffres. Rien de plus simple ! Il lui suffit de mettre en place une comptabilité analytique et jusque-là rien de choquant. Sauf qu’une compilation honnête de données objectives peut se voir anéantie par le choix de clefs de répartition des charges complètement arbitraires et "démontrer" ainsi qu’une activité pourtant rentable ne l’est pas...
De même, nos routes ont vu fleurir plein de radars automatiques pour notre "sécurité" (on oublie ici que le nouveau modèle de plaques minéralogiques permet une identification sans failles et un contrôle permanent des déplacements de la population) et nos journaleux de nous expliquer que la mortalité routière a baissé de ce fait. Or, à y regarder de plus près, l’influence de ces dispositifs existe probablement à la marge mais n’est pas mesurable. Pourquoi ? Parce que l’explication argumentée est ailleurs et les statistiques (réelles) sont pour le coup formelles. Il y a une totale corrélation entre le taux d’équipement des véhicules en matière de dispositifs de sécurité active (ABS, ESP, trains roulants améliorés, freins à disques généralisés etc...) et passive (Airbags, ceintures et prétentionneurs, cellule renforcée, cloisonnements pour amortir les chocs etc...) des véhicules et la baisse de la mortalité routière. Cette donnée, corrigée par le temps nécessaire pour le renouvellement du parc automobile (la réglementation concernant les dispositifs précités ayant été mise en place à partir du début des années 90) nous indique qu’il fallait commencer à implanter les radars automatiques à partir 2002-2003 pour donner l’illusion d’une mesure efficace... et c’est curieusement la période qui fut choisie !
On arrive aujourd’hui à une stagnation de la mortalité routière et le prochain progrès viendra du fait que les gens n’ont plus les moyens de rouler, mais pas du nombre de radars...