Entretien avec Pierre-Yves Rougeyron
16 mai 2013 22:10, par toto
Le débat sur le financement de l’Etat au près des banques privées (avec intérêt) versus au près de la Banque Centrale (sans intérêt) n’est pas récent et l’antérioté revient probablement à André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder mais certainement pas à Pierre-Yves Rougeyron dont la valeur ajoutée apparait minime par rapport à tout ce qui a été dit et écrit depuis plus de 5 ans maintenant.
L’argument choc d’André-Jacques Holbecq et de Philippe Derudder consiste à montrer que si l’Etat n’avait pas eu à payer d’intérêt sur sa dette, il aurait aujourd’hui un ratio dette sur PIB proche de 20%. Ils exhibent en général un graphique comparant l’évolution de la dette (en % du PIB) avec l’évolution de cette même dette si aucun intérêt n’avait été demandé.
Ce genre de reécriture de l’histoire a posteriori est fallacieux parceque les intérêts de la dette ont largement abondé les portefeuilles des agents économiques et ainsi participé à l’effet richesse via l’épargne des classes moyennes (principalement Assurance Vie et Livret A mais pas uniquement). En d’autres termes, si on doit reécrire l’histoire en supposant un taux d’intérêt nul, il faut alors aussi tenir compte d’un effet richesse négatif sur le PIB lié à l’absence d’intérêts reçu par les épargnants.
Il est probable qu’André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder pensent que sont les banques et les riches qui profitent principalent des intérêts de la dette publique mais c’est en partie une vision datée car de nombreux Français (la classe moyenne) ont bénéficié des intérêts de cette dette sur cette période.
L’analyse de Marx sur la dette de la France en 1948 n’est pas transposable à la période post-WW2.