Nécrologie de l’art contemporain
5 avril 2013 19:44, par BarastinIl faut savoir qu’en France il n’y a aucun fond privé finançant et soutenant la création dite "art contemporain". C’est l’état et seulement lui qui crache la monnaie ou permet de mettre en lumière à grande échelle : Ministère, FRAC, DRAC, Ecoles nationales... C’est ce qu’on appel la création officielle à laquelle se greffe parfois des partenaires mais l’état reste le décideur tout puissant.
Aux États Unis, il y a des fonds privés et un seul organisme d’état à l’action limitée : le National Endowment for the Arts (fonds votés par le Congrès).
Au niveau des galeries, les plus puissantes fonctionnent en réseaux, C’est le "système Castelli" , ce dernier étant inventeur d’un mécanisme où chaque promotion d’artiste est un montage financier à plusieurs...
Il est indispensable de bien savoir que le système culturel français est un système totalitaire et que la pensée de l’Art Contemporain résulte de la digestion de la pensée duchampienne et de l’adhésion à la french theory qui n’est autre que la déconstruction créative des identités, de la pensée et des moeurs que l’on doit à Derrida, Foucault, Deleuze, Lyotard... et c’est les USA qui fixent les règles depuis qu’Arthur Danto (philosophe de l’école dite analytique) en réaction à une expo de Warhol à la Stabble Gallery, rédige un article dans le Journal of Philosophy (1964). Il s’agit du premier écrit qui annonce le discours doctrinal de l’art contemporain aux USA. Pour décrire brièvement l’un des éléments fondamentaux du discours de l’art contemporain, je cite Danto : "La théorie philosophique et l’interprétation, autrement dit le langage, sont constitutives de l’œuvre. Elles seules permettent d’identifier l’objet et de déclarer avec l’aval du monde de l’art : c’est une œuvre d’art."
Les décennies s’écoulant on ne peut constater que l’art contemporain n’est pratiquement constitués que de jeux conceptuels, refoulements, subversions, destructions, ambiguïtés (masquer les intentions réelles au non initié).
Domination américaine et anglo saxonne, prise de pouvoir de New York sur Paris (avènement du nouveau monde supplantant l’ancien monde), langue anglaise devenant "langue officielle" (comment passer du sfumato à la Contemporary Art Gallery), substitution au Sacré (comment l’œuvre contemporaine existe en étant installée dans un lieu de culte... chrétien bien évidemment !) ; autant d’éléments qui caractérise le monde de l’art contemporain depuis les années 60.