La naissance en France est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop médicalisée. L’accouchement, phénomène physiologique naturel, est perçu comme un acte chirurgical. Avant la naissance, le meurtre de l’avortement est encouragé à la moindre occasion, mais à la naissance, le bébé acquière sa personnalité juridique et le moindre risque vital ou de complication quelconque se transforme en épée de Damoclès sur la tête des parents, des sages femmes, puéricultrices, médecins... Qui pêchent souvent par excès de zèle (ce qui va de paire avec un manque chronique de bon sens).
La position allongée est la pire de toutes pour accoucher (essayez de chier en étant couché sur le dos). La femme est sanglée, les jambes en l’air, la chatte à la vue de tous, rasée et désinfecté (c’est un champ chirurgical). Comme elle n’arrive pas à accoucher (et que le temps des professionnels est compté), on lui administre des hormones artificielles pour accélérer le processus, ce qui bloque les hormones naturelles anti-douleur, donc impose de prendre de la morphine, ce qui rend la femme insensible, avec un risque de déchirure accrue et un assistanat obligatoire. Je m’arrête là car il y a trop à dire de ce monde éminemment pervers de la médecine. L’hôpital est une gigantesque secte ou l’individu est broyé dans les rouages d’une administration obtue et automatisée, baigné dans une suffisance techno-scientifique écœurante, ou tout est soft et "pour votre bien", "pour votre sécurité", l’image la plus parfaite de la dictature futuriste des romans d’anticipation. Tout le monde est gentil (compassé) malgré la pression des horaires et le manque de personnel. Un vide spirituel abyssal ou la froideur matérialiste se rencontre à l’état presque pur, malgré quelques touches humanisantes trop calculées pour réchauffer le cœur. Une justification par le "c’était pire avant" ou "c’est pire ailleurs" ou "on a la meilleur médecine du monde"... Alors que la principale vertu de la médecine est de réparer les dommages qu’elle a elle même provoqué, "vertu" entre guillemets car la suffisance tue toute vertu, vaine lorsqu’elle n’est pas pas accompagnée d’authentique charité (c’est d’ailleurs le christianisme qui a été le meilleur terreau pour le développement des hôpitaux).