La Sacralisation de l’État et celle de l’Église est un thème récurrent de l’histoire russe depuis la fin du XVii e siècle, résolu depuis lors par la solution du "Cesaro-Papisme" synodal petrovien de 1701 a 1918, puis bolchevique, l’Église n’étant pas, sur cette période de plus de trois siècles, de fait, ni libre ni indépendante, mais un démembrement de l’état.
Mr. Alexandre Douguine ne l’ignore pas, lui qui est vieux croyant, c’est-a-dire membre de cette Église orthodoxe, qui, au XVii siecle, refusa la protestantisation de la société russe, et conserva la tradition antérieure, en opposition avec l’Église Orthodoxe officielle, subordonnée a l’état. Pourtant il est paradoxalement partisan aujourd’hui de la sacralisation de l’Église et de l’État, comme ses commentaires du cas Pussy Riot le laissent penser.
A cette France qui ne s’oppose plus a l’atlantisme depuis 1969, il propose d’adopter de nouveau le thème gaulliste du regard vers Vladivostok, sans doute pour guérir le dilemme imposé a sa petite taille, entre le paradis oriental et l’enfer occidental.
Son discours, fait de blocs, qui évite soigneusement les thèmes financier et bancaire, promeut davantage un refus de l’hégémonisme du mondialisme anglo-saxon, qu’un refus du mondialisme.
Mr. Alexandre Douguine est donc, entre autres choses, vieux croyant dans sa paroisse, nationaliste russe dans son pays, avocat du mondialisme eurasiatique en France.