Il est mort et le souvenir qu’il me restera de lui c’est la lecture à 16 ans de son Appel Aux Vivants. Livre sublime de pureté, d’ouverture et de réconciliation, justement... déjà...
J’avais été émerveillé, subjugué par la justesse de son propos, la bienveillance de sa démarche, la bonté de son but. Vraiment... Alors ce vieux livre trouvé à un vide grenier j’ai voulu en parler, le faire découvrir. Et là patatra ! Prof de français, amis ainés lettrés tous à l’unisson de me dire, sans même qu’ils ne l’aient lu : "mais ce type est un fou, un réactionnaire, un fascisant, un extrémiste religieux"... Bref vous connaissez le couplet, le refrain maintenant : "un antisémite, un révisionniste, un nazi quoi !!!"... Ma critique opposée à l’époque fût : "Ah bon ?".
J’avais du mal comprendre, mal lire. J’ai relu et tout re-mal compris pareil.
Ma conscience, mon positionnement, mon idée du monde et de la société se précisèrent là, je crois. Mon étonnement et ma stupéfaction face au fossé-océan qui séparait ma lucidité de "leur" attitude hémiplégique de perroquets bien-pensant, c’est-à-dire pensant dire bien, ont depuis totalement disparu. Je sais que les honnêtes et Grands Hommes comme Garaudy sont presque tous invariablement ceux que l’on salit d’opprobre et de vindicte. Gratuitement, bêtement, pour parler comme leurs maîtres, les imposteurs vicelards aux manettes.
Ce titre, Appel Aux Vivants, prends le tour d’une ironie mélancolique dorénavant.
Amis et camarades bien vivants mes salutations.